Comprendre l'alopécie

Quels sont les différents types d’alopécie? Quel en est le mécanisme? Quelles sont les principaux traitements? Trouvez dans ce billet toutes les réponses à ces questions

Alopécie ou chute des cheveux

L’alopécie est un phénomène complexe qui touche majoritairement les hommes.

 

En effet, les hormones masculines créent un dérèglement au niveau du cycle capillaire qui accélère la chute des cheveux (on parle alors d’alopécie androgéno-génique).

Le cycle d’un cheveu peut se décomposer en trois étapes :

 

– Une phase de croissance (dite “anagène”) : elle dure entre 3 et 5 ans, période durant laquelle le cheveu est en croissance continue. On estime qu’entre 80 et 90% de nos cheveux sont en phase anagène.

– Une phase catagène, durant laquelle le cheveu est « entre la vie et la mort ». Sa racine remonte à la surface (elle passe du derme profond à l’épiderme) et le cheveu cesse de croître, mais il ne va pas chuter avant l’apparition d’un remplaçant. Cette phase dure entre quinze et vingt jours, elle concerne 10 à 20 % de nos cheveux.

– Une phase de repos (dite télogène) qui dure entre 2 et 6 mois. Cette fois le cheveu est bel et bien mort et prêt à tomber, mais reste encore en place le temps que la racine de son remplaçant le pousse suffisamment pour le déloger.

 

On estime qu’un cheveu a la capacité d’effectuer en moyenne 20 à 25 cycles pilaires avant de ne plus pouvoir repousser

 

Dans le cas de l’alopécie androgéno-génique, un dérèglement de production des hormones masculines et particulièrement de la DiHydroTestostérone (DHT), hormone produite à partir de la Testostérone grâce à une enzyme (la 5 alpha-réductase), a pour effet d’accélérer le rythme de la phase anagène des follicules pileux, en « forçant » le cheveu à passer en phase télogène, sans lui laisser le temps de fabriquer une kératine de bonne qualité.

On observe cliniquement une réduction de la densité ainsi qu’une miniaturisation des cheveux qui s’accompagne d’une production accrue de sébum.

Ainsi les cycles pilaires s’enchainent rapidement produisant à chaque fois un cheveu encore plus fragile et plus court que le précédent, aboutissant à terme à l’épuisement total des cycles pilaires.

 

Pour en arriver à ce stade, soit l’organisme produit trop d’hormones masculines, soit la sensibilité des follicules à ces hormones est trop importante (par exemple via une augmentation du nombre de récepteurs à ces hormones).

Seuls les cheveux du vertex (zone située au dessus du crâne) sont sensibles aux hormones masculines. Ceux de la couronne n’ont pas les mêmes récepteurs hormonaux, c’est la raison pour laquelle ils ne tombent jamais.

 

Chez l’homme, on observe d’abord l’atteinte des golfes temporaux et du vertex.

 

Chez la femme, lorsque l’on observe une atteinte diffuse du cuir chevelu, un dysfonctionnement hormonal est à rechercher impérativement.

Les solutions pour lutter contre la chute des cheveux

1. Les traitement médicamenteux

 

Le Finastéride (Propécia®) permet de diminuer la concentration locale en DHT. Grâce à ce médicament, l’action de la 5 alpha-réductase est “désactivée”, ce qui permet de ralentir la chute des cheveux.

Le Minoxidyl® est une crème à appliquer quotidiennement et à utiliser en même temps que le Finastéride. Son mode d’action n’est pas encore confirmé, mais la principale hypothèse suggère que son action vasodilatatrice locale permet une augmentation de la vascularisation du cheveu et donc de l’apport en nutriments nécessaires à sa croissance.

Chez les femmes, sont indiquées certaines molécules qui ont une action “anti-androgènes” telles que laCyprotérone et la Spironolactone.

Des compléments alimentaires contenant un cocktail polyvitaminé sont également prescrits au long cours en complément de ces traitements médicamenteux.

 

2. La mésothérapie

 

A l’aide d’une très fine aiguille, on effectue plusieurs centaines de micro-injections selon la technique du nappage, d’un mélange de polyvitamines pouvant éventuellement contenir de l’acide hyaluronique non réticulé.

Cette technique de médecine esthétique aura un double effet : les multiples punctures vont non seulement stimuler la production de collagène via les fibroblastes du cuir chevelu, mais elles vont aussi apporter localement tous les nutriments nécessaires à la repousse du cheveux.

 

3. Les injections de PRP (Plasma riche en plaquettes)

 

Une prise de sang est nécessaire pour réaliser cette technique. Le sang récolté est ensuite centrifugé, on y extrait le plasma enrichi en PDGF (facteur de croissance dérivé des plaquettes) et en VEGF (facteur de croissance vasculaire) pour le réinjecter localement au niveau du cuir chevelu.

Le PRP a pour effet de développer le réseau vasculaire autour du follicule, ce qui va prolonger sa phase de croissance (anagène) et favoriser la repousse d’un cheveu de bien meilleure qualité.

 

4. Les lampes LED

 

Ces lampes stimulent la synthèse du collagène au niveau du cuir chevelu. Il est indispensable pour obtenir une bonne cohésion du tissu cutané en lui conférant à la fois hydratation, résistance, souplesse et fermeté.

Ainsi, le lit vasculaire arrive beaucoup plus facilement au follicule, lui permettant un meilleur apport en oxygène et en nutriment lors de la repousse.

 

5. Greffe capillaire

 

Deux méthodes existent pour lutter contre une chute des cheveux sévère : la technique des bandelettes et la FUE.

Les deux ont l’avantage d’être radicales. Ce sont les cheveux de la corona radiata (couronne), ceux qui ne “meurent jamais”, qui seront prélevés pour être réimplantés un par un sur le vertex.

La méthode des bandelettes permet de greffer une quantité de cheveux plus importante au cours de la même séance que la FUE mais reste plus délabrante (même si elle est masquée par les cheveux, une cicatrice persiste au niveau de la couronne).