L'hypersudation

La transpiration est un phénomène naturel utilisé par l’organisme lorsque la température augmente, dans le but de réguler notre chaleur corporelle, afin de la maintenir à une température constante. C’est le concept de l’homéostasie. Ce phénomène est sous le contrôle du système nerveux sympathique.

La transpiration excessive

Le terme d’hyperhidrose est employé lorsque nous transpirons au-delà de ce qui est nécessaire pour réguler notre température. On estime que 2 à 3% de la population est concernée par ce problème.

 

Bien que l’hyperhidrose (ou hypersudation) touche le plus souvent les aisselles, elle peut également atteindre d’autres zones du corps telles que le visage, le torse, le dos ou la paume des mains et des pieds.

 

Les glandes sudoripares sont situées dans la peau au niveau du derme.

 

Leur fonction est de produire la sueur qui sera évacuée soit vers un canal

 

traversé par le poil, soit directement à la surface de la peau au travers d’un pore sudoripare.

 

Via un nerf sensitif spécifique à chaque glande sudoripare, le système nerveux sympathique donne l’ordre à ces dernières de produire une certaine quantité de sueur qui permettra à notre organisme d’abaisser de quelques degrés notre température corporelle.

 

Le traitement de l’hyperhidrose / hypersudation consistera à agir sur l’un des maillons de la chaîne qui contrôle notre production de sueur.

Hypersudation, traitements et botox

1. La Ionophorèse : Empêcher la sueur d’être évacuée à la surface de la peau

 

C’est une méthode qui consiste à exposer les zones problématiques (mains, pieds ou aisselles) à un courant électrique continu grâce à des électrodes.

 

Dans la plupart des cas, ce courant est véhiculé par de l’eau du robinet.

 

Même s’il est effectivement difficile de comprendre exactement comment le processus fonctionne, il est estimé que le courant électrique, ainsi que les particules minérales dans l’eau, collaborent à épaissir microscopiquement la couche superficielle de la peau et à bloquer le flux de sueur abouchant au niveau du canal sudoripare.

 

Apres plusieurs séances rapprochées, on peut arriver à de bons résultats (jusqu’à 6 mois d’efficacité).

 

2. La toxine botulique : Bloquer le nerf sensitif

 

La toxine botulique, appelée communément botox, par son action paralysante permet de bloquer les synapses des nerf sensitifs reliés aux glandes sudoripares.

 

Par des micro-injections localisées au niveau des zones les plus touchées par l’hypersudation, ces nerfs se retrouvent paralysés et perdent leur fonction d’activateur de sudation. Ainsi, les glandes sudoripares sont mises temporairement au repos, après une simple intervention de médecine esthétique.

 

L’action de la toxine botulique dure entre 4 et 6 mois.

 

Bien que très efficace, cette technique a l’inconvénient d’être relativement douloureuse à cause de la sensibilité particulière de la zone traitée (aisselles le plus souvent).

 

On pourra diminuer cette sensibilité en anesthésiant au préalable chaque zone par une crème de type Emla®.

 

3. La sympathectomie : Bloquer le tronc sympathique

 

Méthode radicale utilisée en dernier recours qui consiste à couper lors d’une intervention chirurgicale (réalisée sous anesthésie générale) le tronc sympathique, sorte de « gros cablage » qui alimente tous les nerfs sensitifs reliés aux glandes sudoripares d’une même zone.

 

Pour les aisselles et les mains, on réalise cette technique par endoscopie (sympathectomie endoscopique transthoracale ou SET). Pour les autres zones problématiques, cette intervention est écartée car elle devient beaucoup plus délicate.